Assemblée Générale du 14 octobre 2023
14/10/2023
Assemblée Générale
I-LA DOUME ET LES MONNAIES LOCALES
- Impact et innovation (présenté par Angèle)
Les monnaies locales ont plusieurs impacts connus :
- La citoyenneté et la démocratie
- La solidarité – pour la doume, c’est le « bonus social » de 2020-21, suivi par « soli’doume »
- L’écologie
- La dynamique territoriale et la valorisation des territoires
- L’économie : l’effet multiplicateur des monnaies locales a été mesuré :
1 doume = 2,7 euros de richesse créée
Ces réponses sont basées sur des des chiffres et des exemples.
Une thèse en économie (laboratoire Triangle, à Lyon) a été écrite sur le chiffre d’affaire des entreprises qui utilisent la monnaie locale.
On voit notamment un changement avant et après.
– après 1 an d’adhésion
+8% de chiffre d’affaires
-après 2 ans d’adhésion
+16% de chiffre d’affaire
(Sur un même type d’entreprise et pour le même secteur)
- Synthèse historique (présentée par Danielle)
Qu’avons-nous réussi et avec quelles limites ?
Beaucoup de créativité à la doume, mais ce n’est pas assez connu.
– Le fonctionnement reposant sur le bénévolat : ça a marché merveilleusement le temps de l’enthousiasme, mais le renouvellement des cadres est difficile et le nombre de bénévoles actifs se réduit ; des groupes locaux sont repris par les voisins, et nombre d’entre eux reposent sur une seule personne. Cependant, nous avons tellement bien amélioré la gestion à travers l’informatique que ça peut fonctionner quand même.
– La circulation de la doume est intense, dépassant de beaucoup la majorité des monnaies.
Mais à l’intérieur d’un réseau réduit (stagnation voir diminution du nombre d’adhérents et de pros, diminution des groupes locaux, difficulté à faire recotiser ; les groupes locaux étant affaiblis, ils sont moins proches des professionnels de leur réseau)
– Nos audaces : monnaie numérique, utilisation raisonnée du fonds de garantie en parts sociales ou prêts, sont bien passées et même ont servi de modèle. Nous avons même inauguré le prêt en doumes.
Nous avons développé et diffusé un logiciel inspiré de notre première version, le Kohinos.
Aujourd’hui il est soutenu par une Fédération, et utilisé par 5 monnaies ; mais il a rencontré une concurrence et il faut qu’à la longue il prouve qu’il est le mieux adapté à des bénévoles ignorants en informatique et le moins cher.
Soli’Doume s’avère un projet d’avant-garde, le sujet de la sécurité Sociale de l’Alimentation étant devenu depuis incontournable.
– La communication interne est régulière et bien faite (les infolettres) mais notre communication grand public manque de force de frappe.
– Nous n’avons pas encore réussi à convaincre les collectivités locales que notre outil était un service puissant pour réajuster l’économie dans le bon sens
– Nous avons régulièrement tenté des partenariats, certains ont tourné court, d’autres ont réussi, entre autres avec le CISCA et le Cresna..
Il faut le reconnaître : nous sommes sur un plateau et nous avons besoin d’idées pour aller plus loin !
- Statistiques en graphes, présentées par Stéphan
A/ Tableau des distances de livraison entre pros, et du nombre de virements.
Majoritairement moins de 20km de transport (à vol d’oiseau, donc il faut ajouter de 15 à 35%), et moins de 300d de marchandises.
C’est du circuit court deux fois, peu d’intermédiaires et peu de kilomètres.

B/ Tableau de la circulation des doumes.
Ce qu’il faut en retenir :
- 2015 > 2021 : progression
2021 : meilleure année mais en baisse depuis
400 000 doumes brassées en 2021… Pour un budget de fonctionnement de 10 000 euros.
Avec 10k on déplace 400k minimum de transactions identifiables dans nos réseaux par an ? Levier 40x.
2022 en régression. Mais 2 millions tout de même depuis le début.

C/ Tableau de l’extension du réseau (carte des départements avec comptoirs, prestataires, adhérents)
On voit qu’on déborde tellement autour du 63 que même le terme « alentours » est trop serré.

D/ Les distributeurs qui jouent le mieux le jeu (prennent leurs fournisseurs dans le réseau et à peu de distance, les paient en doumes, ne reconvertissent pas ou très peu) :
BioVic à Vic-le-Comte

L’Alternateur à Sauxillanges

La Coop des Dômes à Clermont

II-LA DOUME DANS 3, 5 ET 10 ANS
Chacun est sollicité pour faire preuve d’imagination et déposer ses post-it sur une frise temporelle
3 ans :
1) augmentation des flux
– listes papier
– élargissement des métiers (services, culture)
– sensibilisation des pros à poser la question : vous payez comment ? En doumes, e-doumes, euros ….?
– amélioration de l’appli de paiement
– 100 % des cafés associatifs et d’autres assos sont adhérents
2) communication
– un salarié dédié au support et au marketing
– événements (fête de la bière !)
– campagne pour attirer des bénévoles
– offre de formation sur la création monétaire en milieu scolaire et universitaire
– la doume s’affirme comme une organisation militante, engagée et politique
3) identification des blocages
– au niveau des comptoirs
– au niveau des pros (circulation, reconversion)
4) partenariats
-extension des paiements de salaire aux agents des Collectivités
5) filières
– la filière bois est un modèle de réussite
– on peut valoriser l’économie réalisée dans les transports
6) adhésions
80 % de réadhésion
5 ans
– La doume est reconnue comme le fer de lance de la transition
– Tout le secteur ESS est adhérent à la doume
– rajeunissement du volant de bénévoles
10 ans
– la doume circule 10 fois avant d’être reconvertie
– les GL constituent de petites unités autonomes
– les employeurs cotisent en nombre à Soli’Doume
– le change inter-mlc est en place
+ je ne donne pas cher de la doume dans 10 ans !
III-Quelles politiques ?
Discussion par sujet, en mode World café.
Adhésion croisée
A quelles conditions l’ADML63 peut-elle adhérer à d’autres structures ?
Actuellement, nous adhérons à Terra Preta, Cocoshaker, Nature & Progrès, Terre de Liens, Lieu’Topie et le Cresna. Ce sont des adhésions croisées, à cotisation équivalente et échange réel d’argent (éventuellement en doumes) afin que cela apparaisse dans les comptabilités des 2 structures.
Avis des participants au groupe de travail :
A priori, on adhère à des associations dont on partage les valeurs, donc qui sont compatibles avec notre Charte. Les adhésions croisées sont validées par le Collectif.
Si l’association est un commerce (ex : recyclerie), nous n’adhérons pas.
Si l’association ne vend rien, ou peu (ex : club de judo) on peut adhérer. On lui demande de jouer le jeu si possible, par exemple en faisant des réductions quand on paye en doumes (ce que fait Lieu’Topie), en acceptant les adhésions en doumes et en le faisant savoir à ses adhérents.
Adhésion / cotisation
Pour adhérer il faut cotiser.
En cours, la possibilité de cotiser par prélèvement automatique sur son compte bancaire (en e-doumes, plus tard)
Fin de cotisation, quelles conséquences ? :
– redemander à notre informaticien d’envoyer un mail automatique pour prévenir de la fin de cotisation.
– effet de la fin de cotisation : garder le processus actuel : on ne peut plus faire de virements en e-doumes, ni de demande de reconversion (pour les pros).
Les présents ajoutent : on ne devrait plus non plus pouvoir acheter des doumes billets.
– quel délai entre la fin de cotisation et la désactivation ? Il est suggéré : trois mois.
Autres idées :
– faire des formations pour les nouveaux adhérents
– envisager des cotisations de « sympathisants »
Les tarifs de nos cotisations
Pour les adhérents individuels
La cotisation a déjà été changé une fois de 10 à 12 euros (2019 ?) … à ce moment c’était une décision pour pouvoir contribuer aux frais salariaux (et ainsi de sécuriser la position de la salariée). Dans la logique de l’inflation et des augmentations salariales on pourrait éventuellement augmenter les cotisations avec une pourcentage ( 5 à 10%). Il s’agit donc de 50 centimes à 1,20 euro. Comme l’ADML ne semble pas (encore) se trouver dans des difficultés financières, il est suggéré de ne pas augmenter les adhésions 2024 pour les adhérents individuels. Par contre, s’il y a un jour un vrai projet de ressources humaines (un salarié de plus pour une poste de « marketing ») cette position est à revoir (prochaine AG?). Aussi à développer : peut-on formaliser une adhésion solidaire ?
Pour les prestataires
Actuellement le tarif pour les prestataires est à 25 euros pour tous. Dans la réalité il y a un certain nombre d’adhérents prestataires qui affirment ne pas être en mesure de payer ce tarif et las responsables des groupes locaux ajustent selon leurs appréciation. Il s’agit souvent aussi d’un manque de motivation pour adhérer parce qu’on reçoit pas assez de clients voulant payer en doumes (la question est donc aussi « comment motiver le public d’utiliser et de continuer à utiliser leurs doumes? »). Mais il existe aussi quelques prestataires avec un chiffre d’affaire bien plus important et qui contribuent de leur propre initiative plus que la cotisation nominale de 25 euros. Mais comme ce tarif est fixe il n’y pas forcément un encouragement de cotiser plus quand on peut. Il est suggéré de proposer une grille tarifaire (en suivant aussi l’exemple d’autres monnaies locales, comme le SOUDICY). Cette grille – à titre indicatif – évalue le niveau de la cotisation des prestataires- moins pour les plus petits et plus pour les plus grands. Au lieu de se baser sur le chiffre d’affaire, il est suggéré de se baser plutôt sur le nombre de salariés à temps plein.
Pour l’ADML63
A évaluer : quelles seront les conséquences de telles mesures pour les recettes des cotisations ?
Revoir les critères pour la sélection de nos prestataires ?
-Non, ils sont basés selon la charte. Les freins sont mis par nous.
– Accompagner ceux qui ont certains manques au niveau de ces critères et le présenter comme notre offre de service aux professionnels